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Un réalisateur m'a proposé récemment de prendre des bouts de ce blog pour en faire un court métrage sur un hypothaupin fictif nommé Martin à qui il manquait quelques mots pour exister à l'écran. Je suis donc allé à Paris rencontrer Tristan, où je me suis fait héberger par l'ami BlackRainbow[1] pour un fantastique week-end de découverte de la capitale. (Et dire que j'ai joué dans La vie parisienne sans avoir d'avis sur Paris...)

Je serai donc co-auteur de ce court métrage sur le monde de la prépa. Bon ceci dit, à part les textes que j'avais déjà écrit, je n'ai guère écrit grand chose... Du coup, ce remue-ménage m'a beaucoup fait réfléchir sur la façon dont la prépa m'a marqué.

En effet, depuis que j'en suis sorti, je pense beaucoup à mon professeur de mathématiques de MP*[2] quand j'analyse le rapport affectif que j'entretiens avec les mathématiques. Il ne se contentait pas d'enseigner son cours, il nous disait toutes les maladies qu'il avait eus au cours de son enseignement de ce programme, des maladies de pédagogue : il ne supportait pas qu'on invente de faux théorèmes dans cette partie-là du cours, qu'on oublie de vérifier telle hypothèse, qu'on se laisse décontenancer en colle par telle question triviale, etc. Et le plus déprimant dans toutes ces pathologies, c'est qu'il ne les disait pas vraiment, il les prophétisait sur chacun d'entre nous, simplement pour être de mauvaise augure. (Le but étant, je suppose, de nous faire réfléchir. Raté !)

Et en nous disant que nous allions les faire, il cherchait à nous faire imiter son propre rapport affectif aux mathématiques, et en particulier aux erreurs mathématiques.[3] Quelque part, je crois que ce n'est pas une mauvaise chose à faire, mais il ne parvenait, je crois, à correctement distinguer ses propres rancœurs de... sa pédagogie par la rancœur, d'où une sorte de mic-mac ennuyeux et embrouillé qui nous empêchait de suivre un cours sans nous faire assommer par une histoire de «moi la victime d'élèves empoisonnant ma vie par leurs erreurs de logique/d'orthographe/de rigueur/...».

(Se remettre à bloguer après autant de temps me demande des efforts. Je tâcherai de me dérouiller dans les semaines à venir.)

Notes

[1] J'aurais aimé connaître des gens avec des pseudo affriolants. Au lieu de ça : Snap, Kawabunga, ÉricJuice, Benne... et BlackRainbow. Ça craint. :-p

[2] J'en ai déjà parlé.

[3] De toute façon, tel que je le connais, il aurait pu dire qu'aucun élève de MP* cette année-là n'était capable d'appréhender aussi «efficacement» ou «largement» que lui la beauté et la matière mathématique, donc je me limiterai ici aux erreurs mathématiques, de ça il parlait souvent.