Bon­jour madame, je sais que j’ai l’air grand, et pour­tant je vous le demande, non pas que votre réponse, ou plus exac­te­ment votre manière de me répon­dre, va chan­ger quel­que chose — ou devrait me chan­ger —, mais je pense qu’il y a des ins­tants d’une vie qui méri­tent d’être vus de l’exté­rieur (car par­fois on est le pire juge.)

Vous avez l’air bien vieille, madame, et je ne sais pas bien ce que la vieillesse peut vous faire pen­ser de la beauté, de la jeu­nesse, du beau temps, et de deux ou trois autres cho­ses qui ne vous tou­chent pas plus, peut-être, qu’une neige d’été sous une nuit pâlotte.

Dites-moi com­ment faire pour être beau. Pour char­mer l’homme et la femme, la nature et la mon­ta­gne, l’enfant et le chien. Où est la flûte de Pan qui fai­sait pleu­rer les mon­ta­gnes ? Et celle du joueur de Hame­lin, qui atti­rait tant les nui­si­bles que les tré­sors les plus chers des hom­mes ?

Com­ment ne pas vou­loir con­vain­cre ?